Modeste village de pêcheurs au milieu du 19e siècle, Dinard attire dès lors les touristes grâce à ses paysages et ses plages qui jusqu’alors sont peu fréquentées et considérées comme un espace de travail par la population locale. Avec le temps, ce modeste village est devenu une station balnéaire prisée par de nombreux Français désirant acheter un appartement à Dinard.
La création du premier établissement de bains à Dinard en 1858
L’engouement pour les bains de mer, arrivé en France au début du 19e siècle, conquiert rapidement les plages bretonnes où les premiers établissements de bains se créent vers1830. Dinard n’échappe pas à cette mode et le premier établissement de bains voit le jour sur la plage de l’Écluse en 1858.
La pratique des bains de mer abandonne petit à petit sa fonction thérapeutique pour devenir plus ludique. Ainsi, dans les stations balnéaires, des casinos sont implantés à côté des établissements de bains.
Les plages se divisent en zones de baignade pour hommes et pour femmes et en zones de jeux ou de distractions mondaines. Un « guide des plages » permet aux estivants de s’y retrouver dans ce partage du territoire.
La plage de l’Écluse à Dinard a alors la réputation d’être la plage réservée à l’aristocratie avec ses constructions luxueuses et ses réceptions privées. Tandis que la plage du Prieuré, plus discrète, est réservée aux familles plus modestes.
La communauté anglaise fait la renommée de Dinard au milieu du 19e siècle, au détriment de Dinan ou d’Avranches qui avaient jusqu’alors sa préférence. Cette présence anglaise importante finit par modifier l’architecture de la ville et de son église en adoptant le bow-window, la fenêtre à guillotine et les halls d’honneur. Les villes connaissent également l’ouverture de nombreux clubs privés.
L’architecture anglaise cherche à faire entrer la lumière dans les maisons pour profiter également de la vue en application du concept architectural de l’époque « more glass than wall ».
Les activités sportives, qui deviennent une caractéristique emblématique des stations balnéaires, arrivent directement d’Angleterre comme les régates, le cricket, le golf, les courses hippiques et le tennis.
La Belle Époque, l’âge d’or de la station balnéaire de Dinard
Dinard devient à la Belle Époque une station balnéaire réputée dont les qualités sont vantées dans la presse, les guides touristiques et par des affiches où sont imprimés des slogans tels que : « La perle de la Côte d’Émeraude », « La reine des plages » ou « La Monaco des étrangers ».
Les casinos, les hôtels et les établissements de bains sont les faire-valoir de la station où l’aristocratie et les riches industriels font construire des villas monumentales et des palais face à la mer.
L’aristocratie et les riches touristes en villégiature souhaitent bénéficier du même confort qu’à la maison. Ils impulsent une dynamique qui fait entrer Dinard dans la modernité à la fin du 19e siècle par la création d’une distribution d’eau courante, d’électricité, l’arrivée du téléphone et la construction d’un hôpital.
Au sortir de la sombre période de la Première Guerre mondiale, la ville est en pleine effervescence et connaît un âge d’or. La station balnéaire, toujours dans une dynamique qui la pousse vers la modernité, investit dans des infrastructures ultramodernes comme le Gallic Hôtel et le casino Balnéum et des aménagements de piscines, de promenades, de digues et de nouveaux quartiers.
La crise financière de 1929 mettra un terme à cette euphorie dont la Seconde Guerre mondiale scellera le sort. Les congés payés et la promotion du sport par le Front Populaire amorceront la démocratisation de la station qui retrouvera avec le temps son dynamisme d’antan.
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